Monique ! Reviens !
Elles n'écrivent pas de chez les moches pour les moches les frigides les mal baisées les imbaisables. Elles disent qu'elles aspirent à autre chose qu'à ces mots qui les désignent pour les écraser. Elles ne sont pas en colère contre ces mots. Elles disent qu'elles doivent en trouver des nouveaux. Des mots qui soignent apaisent calment. Elles savent qu'elles sont les seules à connaître le mal que ça fait vraiment ce que ça casse entre les autres. Elles pleurent les autres qui se blessent sans savoir comme elles ont été blessées. Elles sont fatiguées. Elles ont besoin de repos loin de ce monde trop dur pour elles. Elles se cachent réfléchissent pansent. Elles sont reconnaissantes d'être passées par là. Elles ont arrondi leurs angles sous la colère des autres poli toutes les arêtes adouci chaque irrégularité. Elles préparent le monde. Elles attendent le début. Elles seront là pour transmettre ce qu'elles ont trouvé au plus profond d'elles mêmes. Ce qui se cache sous la rage la colère la détresse l'impuissance et la peine. La joie.